Le temps des révolutions

Le concept est le premier outil de la pensée, pas seulement
en matière philosophique mais en toutes matières. Le
concept est l’outil qui nous permet de nous orienter dans

l’univers. C’est la boussole que nous confectionnons nous-
mêmes, en tant que sujet pensant pour précisément édifier

notre système de pensée. Car penser exclusivement à
l’intérieur du monde des phénomènes et de leurs
mouvements incessants dans le temps et dans l’espace, c’est
le propre de l’animal ou du premier homme peut-être qui
n’était pas encore vraiment humain. Ces derniers pensent
certainement, mais demeurent comme les petits d’hommes
que nous voyons naitre devant nous dans le niveau des
phénomènes dont ils font partie et dont ils perçoivent de
simples sensations sans lendemain et sans mémoire
structurante, c’est-à-dire sans connaissance vraie. Il ne peut
pas donc y avoir de véritable pensée sans concept. Ce
dernier permet de penser abstraitement l’unité des choses à
partir de leurs fragments phénoménaux. D’ailleurs, toute
entreprise intellectuelle quelle qu’elle soit, en particulier en
histoire, en sociologie, en philosophie ne peut se faire sans
concept, celui qui concerne la révolution en est un
précisément, de même que le concept de royauté, le concept
de république, de tyrannie, etc. Le concept de révolution est
même l’un des plus complexes à saisir parce qu’il a sa
propre histoire qui est extrêmement complexe et qui a
évolué avec le temps. Le concept de révolution est un
concept d’abord polymorphe parce qu’il a plusieurs sens
mais également un concept évolutif. Dans ce premier
numéro du mandat et en continuité aux anciennes éditions,
nous analyserons les deux aspects de ce concept.

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