Le sport comme outil géopolitique

« Le sport est devenu le nouveau terrain d'affrontement — pacifique et régulé — des États. C'est la façon la plus visible de montrer le drapeau, d'exister aux yeux des autres et d'être présent sur la carte du monde », raconte le géopolitologue Pascal Boniface dans son ouvrage Géopolitique du sport. Deux mondes, que d’apparence tout oppose, seraient ici réunis. D’une part, le domaine académique, royaume des universitaires, des politologues et théoriciens des relations internationales. D’autre part, le milieu du sport, fief des athlètes et commentateurs, sphère de l’exploit et de l’effort. Et pourtant, des enjeux communs : une compétition entre plusieurs acteurs, d’importants investissements financiers et, en cas de victoire, un rayonnement garanti sur la scène internationale. Sport et géopolitique ne seraient donc pas aussi antinomiques que ce que l’on pourrait croire. Les compétitions sportives et la performance participent ainsi à la stratégie de puissance d’un Etat, devenant un moyen de s’affirmer et d’assouvir son influence dans le monde. On pense notamment à la « diplomatie du ping-pong » des années 1970 qui aurait, entre autres outils géopolitiques, permis aux Etats-Unis et à la République populaire de Chine de renouer des liens diplomatiques. Mais si géopolitique du sport il y a, qu’en est-t-il des liens entretenus avec la culture ? Boniface soulève avec grande justesse la relation entre sport et identité nationale : la fierté personnelle ressentie à la suite d’une performance exceptionnelle se voit translatée au niveau de la Nation, où l’exploit sportif inspire un sentiment d’appartenance et d’unité nationale. C’est à cette beauté de l’union et la désunion provoquée par le sport que de nombreux cinéastes, écrivains et acteurs du monde culturel se sont intéressés. Nous espérons que leurs travaux vous plairont...

Diplomatiquement vôtre,
Le Pôle Culture

 

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