Chères lectrices, chers lecteurs,
De Washington à Pékin, en passant par Paris et Bruxelles, l’Indopacifique, région aux étendues
mal définies, fascine autant qu’elle terrifie les grandes puissances. Il y a tout au long de l’histoire
des points et espaces géographiques qui ont retenu les regards des stratèges et chefs d’Etat avisés.
Si ce prix peu enviable revient à Berlin pendant la Guerre Froide, il se pourrait bien qu’il se soit
considérablement déplacé vers l’Orient. C’est aujourd’hui vers l’Asie et plus particulièrement cet
espace indo-pacifique que converge l’attention des Etats et organisations les plus influentes du
monde.
Si on en prend la définition la plus large, cet espace s’étend des côtes Est de l’Afrique jusqu’au
Kamtchatka, concentrant ainsi bien plus de cinquante de la population humaine, mais aussi de très
vastes réserves d’hydrocarbures et de ressources minières. En outre, il est aussi marqué par de très
nombreuses tensions territoriales, ce qui ne manque pas d’ajouter encore plus de complexité aux
relations entre les puissances.
Quid de la posture française, Paris est très éloignée de l’Indopacifique mais ce sont plus d’un
million et demi de français qui y vivent. La France est elle aussi soumise à ces contraintes,
auxquelles s’ajoute celle du changement climatique, qui se fait ressentir toujours plus année après
année. Progressivement, ces enjeux se cristallisent et il devient impératif pour les grandes
puissances de prendre part au narratif, sans quoi le déclassement sur la scène internationale
deviendrait inévitable.
En vous souhaitant une agréable lecture.
Diplomatiquement vôtre,
Charles JEANNE,
Président du Comité Interuniversitaire des Nations Unies de Paris