Chères lectrices, chers lecteurs,
C'est depuis Bruxelles, capitale de l'Union européenne, que j'ai l'honneur de vous présenter ce septième numéro du Kofi, qui porte sur le sujet suivant : l'Europe : un long processus vers une paix durable ? La paix est au cœur du projet européen depuis la création de la CECA en 1951 sous l'impulsion de Robert Schuman, qui avait pour dessein de rendre la guerre non seulement impensable, mais aussi impossible entre la France et l'Allemagne. On peut même lui trouver des racines pacifistes plus anciennes encore : les États-Unis d'Europe, que Churchill appelait de ses vœux en 1947, et Hugo avant lui en 1849 ; la Paneurope, Saine-Union sereine humaniste préconisée par le comte Coudenhove-Kalergi en 1923 dans l'ouvrage du même nom pour que la der des ders le soit véritablement ; la paix perpétuelle de Kant, enfin, reprise en 1795 de l'abbé de Saint-Pierre, qui avait osé en 1713 un Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, lui-même tiré d'idées existantes, elles-mêmes tirées d'idées antérieures, que l'on peut remonter au premier homme à avoir trouvé la Camarade assez vigilante pour qu'on n'ait pas besoin de lui tenir la faux. Or, après presque presque quatre-vingts ans de paix en Europe (Balkans à part), la Guerre, que l'on avait chassée, revient au galop par les steppes, et nous constatons que la fleur au fusil risque de se faire cueillir ou arracher par ceux pour qui le pouvoir pousse encore du canon des kalaches. Face à ce nouveau coup de pistolet dans le concert des nations qui peut sembler voué au dévoiement sans cesse renouvelé, puisse ce Kofi, en vous faisant vous retourner vers le chemin parcouru, vous donner confiance pour celui qu'il reste à parcourir.
Diplomatiquement vôtre,
Hugo Martin,
Directeur de cabinet du pôle stratégie & défense du CINUP
